Nous rapportons ici le témoignage du Dr Ferdinando Garetto, ami de Chiara Luce, au sujet d’un épisode survenu durant le mois de juillet 1989, quand ses médecins et ses parents se trouvèrent face à un énorme dilemme, alors que Chiara était en fin de vie.
19 juillet 1989 – “Nous étions à Bardonecchia pour une mariapolis, une semaine à passer avec les jeunes. À la montagne où nous nous trouvions, les nouvelles de Chiara nous parvenaient: elle était à l’hôpital, presque mourante, après avoir été admise en urgence pour une hémorragie très grave, causée entre autres par les thérapies. Depuis Turin, on nous demandait de prier parce que les médecins ne savaient pas quoi faire. Ils étaient partagés entre ces deux questions: si nous ne faisons rien, elle va s’endormir petit à petit et cesser de souffrir, et si nous faisons une transfusion, nous la sauverons peut-être, mais nous réveillerons toutes ces souffrances. C’était un très grand dilemme, aussi bien pour ses médecins que pour ses parents.
Après avoir prié toute la journée, nous nous sommes retrouvés dans la soirée et nous avons pris cette décision: “Nous allons faire un roulement: nous allons parcourir la ville toute la nuit deux par deux, à tour de rôle, en récitant le chapelet.” Entre minuit et une heure du matin, les deux premiers sont partis à travers les rues de la ville et, à une heure, ils sont allés frapper à la porte de deux autres qui sont partis à leur tour.
Tard le soir, les médecins ont décidé de pratiquer la transfusion, grâce à laquelle Chiara a été sauvée et a pu vivre cette dernière année de son existence.” Une année au cours de laquelle Chiara a réalisé le sprint final.
La chaîne d’amis, un soutien pour ses parents
Ferdinando Garetto raconte encore: Quand j’ai rencontré les parents de Chiara Luce à l’hôpital où elle était soignée, son père m’a dit: “Je sens que j’ai la force pour cette minute présente; quant à dire que je l’aurai pour la prochaine, je n’en mettrais pas ma main au feu; et pourtant, instant après instant, je vis!” Son père et sa mère disaient: “Ce qui nous donne de la force, ce qui nous permet de vivre, c’est cette communauté que nous sentons autour de nous, cette chaîne d’amis, ces amis de Chiara que nous voyons arriver de partout.” Et c’était bien pour cela qu’ils m’avaient fait fête en me rencontrant: ils me voyaient comme un maillon de cette chaîne qui, semblait-il, les soutenait.
Extrait de la transcription de l’entretien entre Ferdinando Garetto et les jeunes – Poggio Mirteto – Semaine du monde uni, mai 2010